INFRASTRUCTURES EN RDC : QUELLES REPONSES POUR DES INFRASTRUCTURES RESILIENTES?

  

Il y a quelques années , lors du conférence-débat organisée dans la salle des conférences de Notre-Dame de Fatima sur l'efficacité de l'aide au développement en RDC, Marie-Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour la RDC et le Congo/Brazzaville avait dit que pour se doter des infrastructures viables, notre pays devrait mobiliser cinq (5) milliards USD par an. En réalité l’accroissement démographique rapide de notre pays n’a pas été suivi par un Plan National solide pour le développement des infrastructures au niveau National. Aujourd'hui en l'abscence d'un plan national de redressement il nous faudra plus d'argent pour sortir nos villes et village de cette situation. Pourtant, si nous voulons que cette situation change, il faudra dès aujourd’hui travailler sur des mécanismes pour trouver des réponses à cette question devenue très pressante.

1.   Entre 1960 et Aujourd’hui : Qu’avons-nous fait ces 60 dernières années ?

Les infrastructures héritées du Congo Belge sont devenues désuètes depuis des années dues principalement à l’évolution rapide démographique et à l’exode rural. L’absence d’un Plan National d’infrastructures, l’absence d’un programme d’entretien des infrastructures existantes et la corruption autour des marchés d’infrastructures ont fait qu’en 60 ans, les bonnes fondations n’ont pas été construites pour doter le pays des bonnes infrastructures. D’après les chiffre de 2019 notre pays a seulement 17 % de son réseau en bon état et 3.000 km de routes bitumées ce qui représente 5%  du réseau des routes d’intérêt général constitué de 58 305 Km. Le déficit est énorme, Si à Kinshasa et dans les grande villes la situation est encore tenable, les villages dans le Congo profonds sont perdus dans un présent moyenâgeux devenu une fatalité tel un sort jeter par le plus fort des marabouts. Le comble est qu’aujourd’hui malgré la volonté politique, on ne pourra pas changer la donne en faisant exactement ce qui a été fait par le passé.  

2.       La Résilience en question

Il y a moins de trois ans, les avenues de l’Université et Bokasa étaient réhabilitées résolvant ainsi en grande partie des problèmes d’embouteillages récurent sur cette axe de la capitale. Moins des deux années plus tard ces routes étaient redevenues impraticable comme avant. Et pourtant le délai de vie d'infrastructures est devenu de plus en plus long à travers le monde, rallongeant par la même occasion les périodes de garantie des ouvrages. Qu'es ce qui ne va pas chez nous?  La problématique d’infrastructures dans notre pays est de deux natures, la première tourne autour de l’absence d’infrastructures elle-même, la seconde est autour des mauvais choix d’investissement dans le domaine d’infrastructure. Les infrastructures résilientes sont celle qui sont construites dans un rapport coût vs qualité équilibré. Pour transformer notre écosystème en matière d’infrastructures de manière durable quelques pistes des solutions sont proposées dans cet article.

-          Création d’un Plan National Intégré d'Infrastructures (PNI): Il y a eu des tentatives d’inclure dans le Plan National Stratégique de Développement PNSD en sigle d’un plan de développement d’infrastructures. Mais depuis nous sommes resté dans le même système des choix au cas par cas.  La valeur ajoutée du PNI c’est le fait que ça sera un document contraignant en matière de développement des infrastructures dans notre pays. Ceci nous évitera l’arbitraire dans le choix des projets en fonction de la tête de chaque président. Il nous aidera à anticiper les solutions à nos problèmes d’infrastructure plutôt que de laisser les problèmes nous envahir pour réagir après.   Ce Plan peut être tracé après une étude par un bureau d’étude spécialisée en collaboration avec les experts des ministères des plan, infrastructure et développement rural. Il devrait avoir des objectifs à court, moyen et long terme et doit impérativement avoir un caractère contraignant.

-          Création des agences d’entretiens d’infrastructures au niveau provincial :   Ces agences doivent être fortement décentralisées pour ne pas dire complément autonome sur le plan fonctionnement. Elles doivent dépendre des provinces directement plutôt que du gouvernement central. Ces agences spécialisées par domaine (Route, Ouvrage d’art) doivent produire des rapports réguliers sur la situation des infrastructures et proposer des solutions. 

-          Création d’un cadre de concertation entre le gouvernement et les provinces sur la situation d’infrastructures : Ce cadre peut être construit autour du ministère National d’infrastructures et des ministères provinciaux d’infrastructures.  Les Provinces ayant notamment l’obligation de présenter un plan annuel de développement d’infrastructures (Construction, entretien etc.) qui sont sous la responsabilité directe des provinces.

-          La Création des Cellules de Développement Urbain et Ruraux au niveau des provinces : Ces cellules qui seront parties intégrante des agences dépendant des ministères provinciaux des infrastructures seront des organes techniques principalement en charge de la maitrise d’ouvrage pour le compte des provinces et aussi pour assurer la coordination avec les partenaires multilatéraux et bilatéraux tel que les bailleurs des fonds ou les coopérations au développement. 

3.       RECOMMENDATIONS

Il faut noter que pour une résilience dans le domaine d’infrastructures dans notre pays les organes techniques en charge d'entretien, du contrôle et de suivi des projets doivent être le plus rapproché possible des infrastructures en question. Si tous se décide à Kinshasa par exemple, ceux qui sont sensé suivre à Lodja ou à Shabunda auront une tendance à ne pas se sentir trop impliqué.

Les mauvais choix en matière d’investissement dans les projets d’infrastructures dans notre pays ne sont pas seulement un fait de mauvais jugement. Parfois c’est le résultat des décisions politiques prises sans études préalables. La nécessite de créer un Plan National Intégré d’infrastructures aidera à atteindre des objectifs National. Des causes pour lesquelles chaque responsable se battra pour concrétiser quelque soit ses obédiences politiques.

La lutte contre la corruption doit être renforcée et tous les grands projets doivent passer par les procédures strictes de passation des marchés pour empêcher la corruption. 

L’autonomie dans la gestion des projets d’infrastructures, donnera aux provinces de l’espace pour innover surtout en matière de financement des projets. Elle permettra aussi de rapprochés ceux qui doivent trouver des solutions durables aux problèmes d’infrastructures dans les villages et cités. Il y aura tout de même une nécessité pour qu’au niveau provinciale comme national, les animateurs des institutions soient des gens expérimentés et talentueux. Dans cet ordre, les entités provinciales décentralisées telles que les cellules de développement devront soumettre un plan annuel, et des rapports réguliers pour s’assurer qu’elles restent dans l’optique du plan national.


Par Matamba Lukasu

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

PROCHAIN GOUVERNEUR DU KASAI ORIENTAL: S’EVITER UN AUTRE NAUFRAGE OU SOMBRER D’AVANTAGE.

UDPS SE REINVENTER POUR DEVENIR UNE ALTERNATIVE A SOI-MEME.

PROBLEMATIQUE DE LA MISE EN OEUVRE DE LA LOI No 17/001 DU 08 FEVRIER 2017 FIXANT LES REGLES APPLICABLES A LA SOUS-TRAITANCE DANS LE SECTEUR PRIVE : CAS DU SECTEUR MINIER.