PROCHAIN GOUVERNEUR DU KASAI ORIENTAL: S’EVITER UN AUTRE NAUFRAGE OU SOMBRER D’AVANTAGE.

Le Kasaï-Oriental devenu depuis le découpage la plus petite des provinces avec seulement 9545 Km2 fait face à beaucoup des problèmes pour son développement. Toutes tentatives de solution qui ne prendront pas en compte les éléments de fond à la base de ces problèmes seront toujours vouées à l’échec. 

L’erreur serait de croire qu’il suffira d’y  propulser un gouverneur ayant des solutions magiques pour résoudre le problème. Ce dernier au-delà du fait d’être une personne compétente devra être accompagné pour éviter de tomber dans les abysses du passé. 

En résumé, dans les lignes qui suivent Nous donnons notre point de vue sur quelques pistes de solution.

AU NIVEAU DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

§       CHOISIR LES HOMMES COMPETENTS

La gestion est un domaine très structuré qui répond aux règles de rationalité. On ne peut donc pas choisir des Hommes qui n’ont de compétence que les relations avec les décideurs en espérant qu’ils feront un miracle. Le gouverneur étant le représentant du président de la république en province, doit réellement être la version la plus rationnelle et compétente du Président de la république. De ce fait le Président doit peser de son poids politique en s’appuyant sur ses services pour obtenir des personnes dotées d’une compétence avérée. Il faudrait surtout éviter de tomber dans le piège de ceux qui pensent que comme certains intellectuels ont échoué, il faudrait tenter des illettrés et des semi-lettres sans expérience. Au Kasaï-Oriental, nous avons déjà eu le privilège d’essayer toutes sortes d’illettrés pour les résultats que nous connaissons.

§      REDUIRE LES INFLUENCES DES FAISEURS DES ROIS SUR DE LA GESTION DE LA PROVINCE

L’autre part de manche c’est la protection nécessaire dont le prochain gouverneur devrait bénéficier. Cette protection devrait faire en sorte que ce dernier agisse en toute indépendance tout en gardant en tête qu’il répondra entièrement des résultats devant le Président. Si comme par le passé, le gouverneur est un homme balloté en même temps par les chefs des partis, véritables patrons car nommant à travers le gouverneur leurs hommes des mains dans les postes clés en provinces, ce dernier passera son temps dans des guerres de leadership qui souvent conduise à sa déchéance. Réduire l’influence des faiseurs des rois à Kinshasa voudrait aussi que le gouverneur soit lui-même un Homme de caractère, un leader, fédérateur droit dans ses bottes.

§      LUTTER CONTRE TOUTES LES FORMES D’ENCLAVEMENT

Aujourd’hui la vie coute très cher au Kasaï-Oriental notamment à cause de l’accès difficile. Imaginez qu’un commerçant en provenance du Katanga, qui hier ramenait sa marchandise d’une province voisine en parcourant plus de 1000 Kilomètres  sur une route en mauvais état, aujourd’hui doit parcourir cette même distance en traversant 3 provinces, chacune avec ses méthodes de tracasserie. Aujourd’hui par exemple en plus de la dégradation des routes et chemin de fer, les commerçants payent doublement voire triplement certaines taxes avant d’atteindre Mbuji-Mayi destination finale de consommation. Cette situation est à base de l’exode des beaucoup qui désormais préfèrent s’établir sur Lubumbashi et Kinshasa.

L’autre enclavement qui est encore plus néfaste c’est celui qui concerne les routes. La route Mbuji-Mayi Kananga- KalambaMbuji est très cruciale pour le développement du Kasaï Oriental. Relier Mbuji-Mayi à Lubumbashi, puis Kinshasa devrait être la priorité des priorités car au-delà d’aider le grand Kasaï en particulier ceci encouragera les échanges dans toute la république.

AU NIVEAU DU PROCHAIN GOUVERNEUR

§      Organiser dans les deux mois les états généraux de la province en y conviant, les politiques, les notables, les leaders religieux, les intellectuels, la diaspora, la FEC et tous ceux qui ont des grands investissements dans la province. Ces états auront comme finalité de REDEFINIR les priorités de la province sur une échéance de 5-10 ans. L’une des mesures clés de ces états sera la redéfinition de la taxe conventionnelle en créant un cadre légal de gestion qui devrait inclure la société civile, le patronat et le gouvernement provincial. Les fonds collectés devant ne servir qu’aux projets structurants. Aujourd’hui le peu d’argent récolté sert plus au fonctionnement de la province plutôt qu’à son développement.

§      Former un gouvernement basé sur la compétence et dans les limites des prescriptions de la constitution, c’est-à-dire en se limitant à 10 ministres. Réduire le nombre des fonctions politiques dans les ministères et autour du gouverneur. Ceci réduira sensiblement les dépenses des salaires et missions qui constituent aujourd’hui plus de 70% des dépenses en province.

§     Reformer la DGRKOR en recrutant s’il le faut des personnes compétentes et en améliorant les conditions de travails.

§  c   Créer la régie de publicité extérieure du Kasaï-Oriental en partant des compétences disponible à la DGRKOR.  

§      Créer l’Agence de développement du Kasaï-Oriental, une société d’investissements qui non seulement facilitera les investissements mais qui aura des parts dans certains de ces investissements de manière à augmenter les recettes de la province, qui aujourd’hui tournent autour de moins de 6 Millions de $ par an.

§      Travailler sur des alternatives dans les domaines minières pour augmenter les recettes minières qui sont au plus bas de leur niveau.

§      Travailler avec les partenaires pour les alternatives comme Mpania Mutombo pour désenclaver la province via les voies navigables en négociants des garanties financières avec le gouvernement central.


       Par Matamba Lukasu Cibamba Aimé

Membre de l’UDPS/ Fédération de Mbuji-Mayi 

 


Commentaires

  1. C'est un bon exercice de réflexion sur le développement du kasai oriental que tu as fais.je suis d'accord avec toi sur tous les éléments économique que tu as évoqué, mais sache que le Kasaï oriental a une grande maladie qui étouffe son décollage économique,c'est le manque d'un leadership transformationnel et rationnel. Car, que servira toutes les potentialités économiques et ressources naturelles si les hommes qui gouvernent la province sont incapables de les transformer de matières premières en matières finies et consommables ?

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    1. Vous avez totalement raison quand vous parler d'un leadership transformationnrl et rationnel. J'en parle quand je mentionne la "Competence". A ce niveau de responsabilité, la compétence incluera forcément un niveau élevé d'intelligence émotionnelle et surtout un sens de leadership élevé.

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