Quand
en 1994 l’ANC arrive au pouvoir en Afrique du sud après près de 82 ans de
lutte, ce parti est entré dans l’histoire des mouvements politique, qui par
leur résilience ont réussi à conquérir le pouvoir. Pourtant, en 82 ans de lutte
il s’est passé énormément des choses. Ces choses, parfois occultées pour ne laisser
visible que la partie la plus romantique de l’Iceberg font pourtant partie intégrante
de l’histoire des grands mouvements/partis politique. De toute façon, la partie la plus visible est
celle qui fait vendre les journaux, elle aussi qui aide parfois à construire
des Nations réconciliées entre les lignes avec elles-mêmes. Pourtant des
longues années de lutte, armée ou non armée transforment souvent les gens. Les bons révolutionnaires enfin de compte
ne faisant toujours pas les bons gestionnaires. Les difficultés du ZANUPEF
et de l’AFDL peuvent et doivent nous servir d’exemple. Souvent, entre les
maquis et les longues années d’oppositions, il se passe parfois que les
compromissions les plus sordides sont faite pour maintenir la lutte vivante.
Ces compromissions font parfois que les Hommes mis en avant dès l’accession au
pouvoir, ne sont pas forcément les plus compétents ou les plus aptes aux
fonctions, mais plutôt les plus loyaux aux mouvements. L’envie de survie de ces
mouvements politiques, amènent parfois à créer un fossé entre les aspirations
du peuple et celles des nouveaux dirigeants, légitimant au passage les luttes souvent
vide et avide des politiciens de carriere, quasi homme-sandwich placardé devant
‘’opposant au régime’’, derrière ‘’quémandeur de position politique’’.
Apres
37 ans de lutte, l’UDPS n’est pas d l'abri de toutes ces réalités
politiques. Il y a donc une nécessité de travailler pour atténuer les risques
de voir l’UDPS sombrer complètement dans cette maladie du pouvoir. Pour
s’inscrire dans le temps, les slogans ne doivent être que la partie la plus
visible d’une stratégie de conservation de pouvoir bien réfléchit. Faire le
contraire en cédant à la tentation de croire que le peuple est une entité figée
amènera inéluctablement à une perte de pouvoir.
L’UDPS doit donc impérativement se réinventer en devenant une
alternative à soi-même pour pouvoir conserver le pouvoir le plus longtemps
possible.
Le pouvoir n’est
pas éternel
Certains
camarades ont pensés que la conquête du pouvoir était l’objectif ultime du
parti. Ils parlent souvent de la conservation du pouvoir ‘jusqu’au retour du
messie’ d’une manière caricaturale comme s’il suffisait de le dire pour que ce
pouvoir conquis difficilement reste à tout jamais entre nos mains. Pourtant,
comme le disait Santayana, ceux qui refusent d’apprendre l’histoire seront toujours condamnés à la revivre. En 1964 quand la Zambie accède à l’indépendante,
Kennett Kaunda est alors vu comme la personne qui incarnait mieux le changement. Le peuple s’identifiait dans
son United National Indépendance Party (UNIP), neuf années plus tard, à force
de croire qu’il était devenu détenteur providentiel du pouvoir, il instaura le
monopartisme en réduisant au silence tous ceux qui s’opposaient à sa gouvernance. Mais comme le pouvoir n’est
pas éternel, aux élections de 1991, l’UNIP fut quasiment réduit au silence dans
les urnes par un peuple lassé par les politiques qui prennent son soutien pour
un acquis statique. Depuis 2001, l’UNIP n’a plus réussit à faire voter un seul
de ses députés au parlement Zambien. Le Mouvement Multy-Party Democracy (MMPD)
de Fréderic Ciluba qui conquit le pouvoir haut la main en 1991, se retrouve
sans députés au parlement en 2021. Le Front Patriotique de Sata, qui avait la
majorité en 2011, a perdu le pouvoir en 2021 et sa majorité s’est effritée de
plus de 26 %. La gestion du pouvoir, voilà ce qui salit et parfois éloigne le
politicien de son électorat. Le
détenteur éternel du pouvoir étant le peuple, aucune organisation humaine ne
peut donc contrôler continuellement le pouvoir sans s’inscrire dans le schéma
de la volonté du peuple. Les élections de 2018 au Congo en son la preuve. Même avec la tricherie, il viendra un jour où
tricher ne suffira plus. Pourtant, rester au pouvoir le plus longtemps
possible, n’est pas impossible. Cela dépendra d’une stratégie bien définit en
amont, cela exclura aussi l’autosuffisance, et appellera à plus d’humilité dans
les politiques de communications.
Conserver le
pouvoir ? Mais pourquoi ?
Mobutu
et les Kabila sont restés au pouvoir presque le temps d’une éternité dans la
vie d’un congolais moyen dont l’espérance de vie tourne autour de 58 ans. En 50
ans, ils ont réussi à créer un système, des kleptocrates, dont l’obésité
financière était devenue la règle. En 50 ans, le Congo-Zaïre a vu ses usines
disparaitre, ses entreprises tomber en faillites et parallèlement à sa dette
qui culminaient des centaines des Kilimadjaro, les politiciens de carrières
devenaient de plus en plus riches en se construisant des villas en Europe et
Amérique. Conserver le pouvoir le plus
longtemps est un objectif noble pour un parti politique, mais à quelle
fin ? L’UDPS doit se démarquer des centaines des partis politiques au
Congo, dont les membres ne visent qu’à rejoindre la classe très très fermée des
Kleptocrates Congolais. Nous devons etre à mesure de nous dire que
le bien du peuple est la seule raison valable de conservation du pouvoir,
et c’est seulement cette raison qui peut faire que nous conservions le pouvoir
le plus longtemps possible. Au cas contraire, on risque de de retrouver dans
une situation où, on sera obligé de mater le peuple pour conserver un pouvoir
qui n’a plus rien à avoir avec lui. Et là, tôt ou tard nous tomberont dans la
situation de l’UNIP de Kaunda et bien d’autres partis politiques qui ont pris
pour acquis le soutient d’un peuple appauvri et meurtri. Nous pouvons
donc faire mieux, malgré nos ‘divisions’ apparentes. D’ailleurs, ce factionnalisme peut etre utilisé pour présenter plusieurs visages d’un seul
mouvement démocratique à l’interne, qui permet à ses meilleurs éléments de
mieux incarner les aspirations du peuple malgré les divergences politiques interne
persistant.
Quid du
factionnalisme ?
Certains
camarades pensent que le factionnalisme actuel, qui se caractérise par les
guerres de positionnement à la tête du parti fera perdre au parti le pouvoir.
Pourtant, les partis des masses comme l’UDPS sont des terrains naturels où
s’affrontent plusieurs idées et plusieurs factions. Mon point de vue est que nous devons
encourager le factionnalisme positif. Ceci résultera dans l’encouragement d’un
débat de fond entre plusieurs groupes au sein d’un même mouvement
supranational. Créer un système où on n’est pas tous obliger à s’aligner, même
si au final on devrait accepter la décision de la majorité. Il existe aujourd’hui plusieurs factions au
sein de l’UDPS. Parmi ces factions, les factions les plus en vue sont celle que je considère comme la
faction paysannes et celle citadine. La faction citadine, composée des universitaires bien installés
principalement à Kinshasa dans les grandes villes et à l’étranger a toujours dirigée le parti depuis
des années. Elle a toujours apportée l’appui diplomatique et financière
nécessaires au fonctionnement du parti. Elle est le cerveau du mouvement grâce à ses centaines des volontaires qui souvent travaillent dans l'ombre pour garder la tête du parti toujours plus haute. Mais, pendant les dures années des
dictatures, elle s’est aussi dans certains moments compromis avec des
tentatives d’engager le parti sur les voies que la majorité des combattants
avaient beaucoup de mal à soutenir. Quant à la faction dite paysanne; Elle est la faction la plus populaire, des volontaristes engages prêt à aller au front pour le parti. Elle est présente au front dans toutes les
luttes, et a été souvent présentée à tort comme celle étant la moins ambitieuse, la moins instruites.
Augustin Kabuya, Jean Marc Kabund
font partie de cette faction. Une
faction, directement liée aux masses et qui depuis un certain temps dirige le
parti. La force de cette faction est qu’elle
a pendant longtemps était sous-estimé, même au sein de l’UDPS. Par sa résilience, et une lutte ‘désintéressée’,
elle a su attendre patiemment son moment dans l’ombre du leader Etienne
Tshisekedi, aujourd’hui elle dirige le parti avec ses forces et faiblesses apparentes.
L’idéal
aujourd’hui pour répondre au ‘problème’ de factionnalisme, c’est de le voir
comme une opportunité pour l’UDPS de se réinventé d’une manière formelle. Depuis,
toujours les factions ont toujours la force de l’UDPS. Quand l’UDPS était dans
l’opposition, il y avait moins de raisons pour que ces luttes internes ressortent
plus souvent. Aujourd’hui, le pouvoir a amené à plus des luttes ouvertes pour
le contrôle du pouvoir. Ces ambitions sont légitimes, mais elles doivent avoir
comme but ultime, la propulsion des meilleures idées pour aider le parti à mieux
porter les aspirations du peuple. Aux guerres de positionnement pour le pouvoir
sans cause, doit succéder des luttes entres idées pour proposer une
alternatives aux camarades en positions de gestion, mais dont les inaptitudes
ternissent l’image de marque du parti. En réalité, aucune des factions n’est
meilleure que l’autre comme les détracteurs de l’UDPS tentent maladroitement de
nous le faire croire. Ces factions sont complémentaires, d’où la nécessité de
définir un cadre pour gérer les ambitions en établissant les règles objectives
respecter par tous pour le bien du parti.
Normaliser les
factions pour se réinventer.
L’UDPS
doit se réinventer dans sa gestion, dans sa manière de communiquer et même dans
son fonctionnement de tous les jours. Cette réinvention partira des points
forts du parti, mais prendra aussi en compte ce nouveau contexte d’un parti au
pouvoir dans lequel nous somme aujourd’hui. Les guerres intestines, ne doivent
pas dépasser un certain seuil, accordons
nous sur les causes communes et les lignes à ne pas franchir dans notre
autoflagellation. Certains d’entre nous sont pas à la hauteur, d’autres ont
vite rejoints le camp des détourneurs, certains même rêvent de devenir
politiciens de carriere. Il est donc difficile de croire que tous ces gens aux
intérêts personnels divergents ne se feront pas des guerres. Définir les
limites nous aidera par exemple à éviter de détruire nos meilleurs éléments
pour satisfaire nos egos personnels frôlant la démesure. Avancer tête basse en
comptant sur le miracle des urnes tous les cinq ans ne nous conduira qu’à la
situation où à un certain moment il faudra couper l’enfant en deux, ou en
trois, en quatre ou en mille morceaux pour satisfaire toutes les gourmandises.
Nous
avons la prétention de faire mieux, les 50 ans des Kabilas et Mobutu nous
réconfortent à l’idée que nous avons beaucoup à offrir surtout en terme de
lutte contre la corruption. Mais pour arriver à rester au pouvoir le plus
longtemps, nous devons proposer une offre politique dynamique, qui s’adapte à la
volonté du détenteur éternel du pouvoir, le peuple. Mieux organiser nos textes,
encouragés donc le factionnalisme positif et donc les meilleures idées nous
gardera en course pour plus longtemps. Enfin de compte, une bonne organisation
des textes respectés par tous, poussera les factions les plus aptes à se battre
pour proposer une alternative au sein de l’UDPS, ce qui aura un impact dans
notre gestion de ce bien collectif qu’est la république. Cette chronique est un
appel au débat sur les questions, liées à la construction de la résilience
politique d’un UDPS au pouvoir aujourd’hui, et qui travaille sur les stratégies
pour y rester aussi longtemps que possible.
Matamba Lukasu
Limpide
RépondreSupprimerMerci beaucoup mon cher. Le débat est ouvert pour aider notre parti à avancer.
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