LOI TSHIANI : DE PÈRE ET DE MÈRE OU DE PEUR DE MOURIR ?


La loi proposée par le professeur Noël Tshiani et qui est portée par le député Nsingi Pululu est à la base d'un débat ouleux ces dernières semaines dans notre pays . Il s'observe deux camps, celui de ceux qui soutiennent cette proposition et celui ceux qui sont contre cette proposition. Lorsque les uns évoquent les menaces de balkanisation qui ont toujours pesées sur la république, les autres parlent d'une loi discriminatoire, xénophobe qui risque d'embrasser le pays. Ce billet est une contribution au débat par un citoyen qui espère que du choc des idées finira par jaillir la lumière. 



De prime à bord, j'aimerais préciser que le débat républicain ne devrait en aucun cas être étouffé sous le poids des menaces de paralysie de la république. La démocratie, c'est aussi soutenir la libre expression, sans forcement être d'accord avec le contenu de celle ci. Demander à Nsingi Pululu de se taire, ou à ceux qui sont contre cette loi de se taire, fera reculer notre démocratie en instaurant la loi des minorités dictateurs dotées des pouvoirs extraordinaires battit sur des petites menaces. 


La question qui m'est souvent posée est de savoir si je suis pour ou contre cette loi. Mon point de vue est qu'il ne devrait pas y avoir que deux camps rigides qui s'affronte sur cette question. Cette tendance à vouloir assimiler tous ceux qui ne sont pas convaincu par ses idées comme étant forcément dans l'autre camps, n'aide pas à faire avancer le débat. Mon regard est différent par rapport à cette proposition de loi. J'ai choisis depuis le début de regarder cette proposition sous un angle différent, et la question que je me suis posée initialement était celle ci: La République peut-elle survivre sans cette loi ? Ma réponse est un OUI sans équivoque. Mais est ce pour ça que ceux qui pensent que cette loi aiderait le pays doivent se taire ? Est ce pour cela que des brigades des jeunesses politiques pas trop jeune du tout doivent faire des menaces à toute la république ? Pour moi, si cette loi un jour était votée, cela n'emputerait pas forcément à la république de ses meilleurs éléments. Et donc, cette loi ou pas, je crois que le Congo survivra parce que ce qui nous maintient dans l'abîme n'est pas forcément lié aux critères de sélection des présidents. 


Cela étant dit, parlons un peu des arguments des uns et des autres. Je constate amèrement qu'au moment où le camps qui est pour cette loi avancent les arguments , ceux qui sont dans l'autre camps, refusent en général de participer au débat sous prétexte que cette loi doit être retirée simplement pour favoriser la paix sociale. Pourtant, il est difficile aujourd'hui d'établir ce lien, entre paix social et le sort de quelques Congolais, qui du reste dans leur vaste majorité ne veulent même pas devenir président de la République. 


Cette proposition de loi est-elle discriminatoire ? Oui. Mais quelle autre loi électorale ne l'est pas ? Toutes les lois électorales discriminent une certaine catégorie des gens. Pour preuve l'actuelle loi électorale disctimine les Congolais ayant acquis la nationalité soit de naissance ou par naturalisation mais dont les deux parents ne sont pas Congolais d'origine. Pourquoi leur sort ne semble pas si nous intéresser ? En quoi donc, le sort de ceux ayant un parent d'origine devrait être différent de celui de ceux n'ayant aucun parent d'origine congolaise? C'est plutôt le sort d'un seul homme qui dérange dans cette proposition de loi, s'il n'était pas concerné beaucoup de ceux qui critiquent cette proposition l'aurait peut être applaudit. 


Cette loi réduit-elle notre marge des compétences pour les candidats président ? À cette question je répondrais que la compétence n'est ni exclusive aux Congolais de père et de mère ni aux Congolais ayant un parent Congolais. Dire que cette loi exclurait certaines compétences est une porte ouverte à toute éventualité. Et donc, autant exclure les Congolais ayant un parent Congolais réduirait notre camps de compétence, exclure les Congolais naturalisés amplifierait encore cette situation. Et pourquoi ne pas juste ouvrir ce poste à toutes les compétences du monde, manifestant leurs intérêt à diriger le pays ? Un peu comme le disait Mr Luwara, il y aurait des indiens qui aiment ce pays plus que les Congolais de pères et de mères, pourquoi donc ne pas carrément ouvrir la porte à tous ceux qui aiment le Congo ? Barack Obama par exemple, pourquoi ne ferait-il pas un bien meilleur président que certains Congolais de père et de mère? En réalité, cette question ne devrait pas vraiment être posée car il existe énormément des Congolais de père et de mère compétent pour bien faire le travail de président de la République. Le dire de cette manière montre avec quelle légèreté certains ont choisit d'aborder cette question. 


Cette proposition de loi concerne t-elle la Congolité ? On évoque ici la Congolité en référence à l'Ivoirité, cette tendance qui considérait certains ivoirien d'étranger par les liens qu'ils auraient avec le Burkinafaso. Dès lors que l'Ivoirité était une question de nationalité, c'est absurde de comparer une proposition de loi qui verrouille l'accès à la presidence à une loi sur la nationalité. À mon avis la proposition de Mr Tshiani, ne refuse à personne la nationalité Congolaise, elle ajoute juste des conditions à celle existante pour accéder à la présidence de notre pays. Les intellectuels et les médias qui véhiculent l'idée selon laquelle cette loi serait l'équivalent de l'Ivoirité tentent de manipuler les masses pour des raisons inavouées. 


Le danger serait de tenter de faire taire le débat sur cette question surtout parce que le large concensus supposé sur le refus de cette proposition n'est pas vérifiable au delà des bureaux climatisés des leaders politiques et des murs de lamentation de leurs militants surchauffés sur les réseaux sociaux. Les partis de la majorité qui sont contre cette loi, doivent argumenter pour gagner une large opinion en amont et en aval continuer la discussion en interne au niveau du parlement pour que cette loi ne soit pas voté, car ce n'est pas avec les menaces, et l'abcence du débat démocratique que l'on va construire ce pays. Proposition de la loi Tshiani : De père et de mère ou de peur de mourir ? Non, personne ne moura. Nous allons tous vivre pour continuer à aider ce pays de plusieurs manières, présidentiable ou pas d'ailleurs. 


Matamba Lukasu



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