PROBLEMATIQUE DE LA MISE EN OEUVRE DE LA LOI No 17/001 DU 08 FEVRIER 2017 FIXANT LES REGLES APPLICABLES A LA SOUS-TRAITANCE DANS LE SECTEUR PRIVE : CAS DU SECTEUR MINIER.
1. INTRODUCTION
Les lois sont des gardes fous établis par le législateur pour encadrer la vie dans une société dans cette logique chaque gouvernement à obligation de créer les conditions nécessaire au développement du pays et à l’épanouissement de ses citoyens. C’est dans ce sens que certaines lois orientées vers la préférence des nationaux dans certains secteurs ont été votées. L’idée n’est pas de faire peur aux entreprises étrangères mais de protéger les citoyens contre une concurrence parfois totalement déséquilibrée face aux opérateurs étrangers qui ont la tendance à tout s’accaparer. Le fond de ces genres des lois n’est pas de ravir tous les marchés aux étrangers, mais de pousser à une collaboration entre ces derniers et les nationaux pour encourager la croissance dans le pays et créer l’emploi pour les Nationaux. Si ces genres des lois procurent des débouchées aux nationaux, elles ont aussi comme conséquence la réduction dans le camp d’en face des marchés, ce qui naturellement provoque des frustrations, qui elles en retour compliquent parfois les choses dans l’application de ces lois.
2. FACTEURS A LA BASE DE LA SITUATION
2.1 CORRUPTION OU CONTRAINTES DANS
L’APPLICATION DE LA LOI ?
La corruption est le plus grand mal qui ronge notre pays. Le fait que notre administration publique est corrompue nous ramène à une situation où aucun suivi rigoureux des normes légales n’est observé dans le secteur, ceci malgré la présence des inspecteurs en charge de suivi de l’application. Malgré la présence de la loi, il existe aujourd’hui dans le secteur minier des entreprises qui ne sous-traite que très peu d’après le rapport de l‘organisation Internationale des ouvriers (International Labour Organisation, 2017). Elles ont gardées un système intégré ou elles emploient des gens pour les activités connexes et annexes. Et tous ceci se passe en collaboration avec certains responsable publique, qui eux en tirent des dividendes au détriment des sous-traitant nationaux. La loi impose aussi que tous les marchés au-delà de 75 000 dollar américain soient soumis à des appels d’offres. Mais ceci n’est toujours pas le cas. Dans plusieurs cas, les appels d’offres passent en sourdines en parfaite contradiction avec la loi. J’étais en train de lire une interview du Directeur de Kibali Gold Mine qui disait qu’ils avaient payé environs 50 millions en trois mois aux sous-traitants congolais entre avril et juin de l’année 2018. Sans trop d’effort je suis allé vers les web site des entreprises Congolaise sur la liste cité par le Directeur de Kibali Gold Mine. Comme je m’y attendais, une entreprise sur les trois sites avait sont sièges sociale en Iles Maurice, l’autre était une branche d’un grand groupe internationale et l’autre était à peine majoritairement à capitaux congolais. Il y a-t-il corruption ou manque de rigueur dans l’application de la loi ? Ce qui est sûr et que dans les deux cas, le plus grand perdant c’est l’entrepreneur Congolais évoluant dans le secteur.
2.2 EXPERTISE ET CAPITAUX TRES LIMITE.
- L’entreprise doit avoir
un numéro de registres commercial.
- Elle doit Avoir une
identité nationale.
- Elle doit avoir un
numéro d’identification fiscal (NIF).
- Enfin, elle doit être en ordre avec
l’administration fiscale.
Ces conditions qui ont pour objectif
de règlementer le secteur, sont aussi une barrière à l’accès au marché des
entreprises locales, qui parfois n’ont pas les capitaux nécessaire pour
satisfaire à toutes ces conditions contrairement aux grands groupes étrangers. Les
appels d’offres aussi, sont payables et ne donne aucune assurance d’obtention
des marchés, ceci constitue aussi une autre barrière pour des entreprises à
faible capital. Apres plusieurs tentatives sans sucées certains entreprises
locales se découragent en choisissant de se concentré sur les petits marchés,
laissant ainsi une grande latitude aux grands groupes étrangers. La
sous-traitance locale appelle la création et à la formation d’une classe
d’opérateurs locaux efficaces et financièrement aptes à faire face à l’offre et
à la réalité économique. La loi sur la sous-traitance est avant tout une loi de
préférence aux nationaux. Si l’idée en elle-même est très intéressante, il y
une certaine ambiguïté sur ce que la loi définit comme société congolaise.
C’est quoi une société congolaise
d’après la loi ? Selon la loi Numéro 17/001 du 08 Février 2017, pour qu’une entreprise
soit considérée comme congolaise et bénéficier de la préférence, elle doit
remplir les conditions ci-après :
- Avoir son siège social
au Congo.
- Etre majoritairement à
capital social Congolais.
- Etre administré
majoritairement par les Congolais.
- Avoir un personnel à majorité
Congolais.
La faiblesse de cette définition est que, n’importe qui ayant des moyens financier peut facilement ouvrir une entreprise qui remplit ces conditions. C’est ainsi que la plupart des groupes au Katanga, considéré Congolais comme Jambo, Habari Kani, Musuri Sana, NDB, sont des entreprises appartenant aux expatriés, qui pour la plus part se sont adaptée à la loi pour continuer de Controller le marché de la sous-traitance, et ceci souvent en connivence avec des politiciens influent qui détiennent des parts dans ces grandes boites. L’espace que le Congolais occupe dans toute cette stratégie est réduit à l’employé surexploité et sous payé. Les plus grands bénéficiaires de la manne issue de la Sous-traitance sont aujourd’hui les operateurs étrangers et leur associés dont la plus part sont politiciens ou proche des politiciens. L’ambigüité de la loi et les faiblesses dans son application stricte ne favorisent pas l’émergence des nationaux dans l’industrie de la sous-traitance.
3. OBSERVATIONS
La loi elle-même ne suffira pas pour
renforcer la présence des nationaux dans le secteur miniers afin d’aider à
l’émergence d’une classe moyenne dans notre pays comme le souhaite l’ANAPI. Il
y a plusieurs défis à surmonter et on ne peut pas espérer que le citoyen par
ses propres efforts renversera la situation actuelle. En terme d’offre, il
existe beaucoup d’entreprises locales dans le secteur, mais il leurs manque
cruellement l’expertise et les moyens pour rivaliser et développer une résilience
dans secteur. Le potentiel des ressources de la RDC est estimé aujourd’hui, à
24 Milliards des dollars américain en termes de minerais non encore exploités.
Ceci veut dire que le potentiel est là, et le boom minier est encore à venir.
Les entreprises locales doivent être prêtes pour occuper ce marché mais pour
cela il y a des préalables qui ne peuvent être atteint que s’il y a un
partenariat sérieux entre les entreprises locales et le gouvernement de la
république. Comme le dit Norbert Wibyala sur son blog, plutôt que d’aller
constater que les opérateurs étrangers sont les plus gros consommateurs des
offres miniers, il est plus important d’en cerner les causes et de pallier aux
déficiences. Et dans ce cas précis la volonté politique suppose l’intégrité des
pouvoirs. La corruption et le rançonnement quasi-consacrés n’ont pu permettre
une ouverture dans ce domaine, et donc l’espace économique appelle
assainissement et structuration. C’est dans cette optique je propose de
considérer les pistes ci-après :
3.1 STRUCTURER LE SECTEUR DE LA
SOUS-TRAITANCE
La loi étant ambiguë, les différentes failles permettent à beaucoup d’entreprise de flirter constamment à la frontière du légal et de l’illégal. Sous prétexte qu’il n’existe pas assez d’expertise au sein des entreprises locales, certaines entreprises travaillent quasi exclusivement avec les sous-traitants étrangers. Il y a clairement volonté de tricher dans le chef de certaines entreprises. Sinon, comment expliquer que même pour les offres les plus modestes du genre achats des matériels des bureaux, nettoyages, transports du personnel les marchés sont octroyés aux sous-traitants étrangers ? La loi sur la sous-traitance doit être encadrée et surtout une structuration claire, doit être établie afin que certains marchés ne soient attribués qu’aux sous-traitances Congolais comme le veut la loi. L’absence des procédures et stratégies ne permet pas de favoriser les entreprises locales dans le secteur. Le gouvernement de la république doit assainir le milieu en structurant le secteur.
3.2 CREER UN FOND POUR SOUTENIR LES ENTREPRISES LOCALES
3.3 FAIRE APPLIQUER LA LOI
Faire appliquer la loi, se résumera
aussi et surtout à lutter contre la corruption qui gangrène le milieu. Actuellement,
beaucoup des politiciens ont des parts ou sont copropriétaire des entreprises
de sous-traitance à capitaux majoritairement étrangers qui domine le secteur.
Ce qui rend ces entreprises quasi intouchables, même quand elles violent
clairement la loi. Faire appliquer la loi dans le secteur protègera les
entreprises locales et permettra un grand accès aux marchés et par ricochet une
forte croissance de ces entreprises.
3.4 ENVISAGER LA TRANSFORMATION DES MATIERES
PREMIERES
La transformation des matières
premières en république démocratique du Congo, créera plus d’emplois au Congo
et agrandira le marché de la sous-traitance. Certes cette étape demande des
investissements important et nécessite l’assainissement du climat d’affaire
dans le pays mais ceci n’est pas impossible. Un climat d’affaire assaini, attirera
plus d’investissement et à l’instar des pays voisin de la RDC, avec un peu de
volonté politique la transformation de nos matières premières sur place au pays
ne fera que renforcer notre économie.
4. CONCLUSION
Matamba
Lukasu A.C
Civil Eng, MBA
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