Kabila le père, Kabila le fils, Kabila le saint esprit ?


Prestation de serment du président Tshisekedi. Photo Crédit Jeune Afrique

Jeudi 11 Janvier à 3 heures, alors que la totalité de la république est plongé dans un sommeil profond, Corneille Nanga président de la Commission Nationale Indépendante(CENI) proclame un opposant comme président de la république pour succéder à Joseph Kabila. Entre la date de la tenu des élections et ce jour, les fantasmes et rumeurs ont emballés Kinshasa avec comme acteurs principaux les opposants au régime Kabila, les medias et surtout le désormais très célèbre secrétaire de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), monsieur l’abbé Nshole. La proclamation de Tshisekedi comme président a suscité les scènes des joies dans plusieurs parties de la république, mais pas que des scènes des joies. Il y a eu des morts dans certaines parties de la république à cause d’actes d’intolérance tribale, aujourd’hui encore ces tensions sont encore palpable dans les écrits et réactions des certains politiques. Entre temps, au delà d’un gouvernement de coalition qui peine à imprimer ses marques, les prophètes, ceux qui hier prédisaient l’apocalypse, continuent à nous annoncer une fin, qui depuis ne cesse d’attisait nos faims.  On en parle ?

Le commencement

Signature de l'accord de Nairobi par FT et VK. PC MédiasCongo.net
Nairobi. Tshisekedi et Kamerhe après s’être fait arnaqué à Genève, décident d’aller ensemble aux élections. Les deux camps qui ne s’aiment déjà pas trop sont obligés de coaliser pour le bien des deux parties, et peut être aussi du peuple. L’accord de Nairobi est né. Tshisekedi devient président a l’issu des élections chaotiquement contrôlées de bout en bout par l’homme fort de Kingakati. Pendant que le peuple fête son nouveau président, les assemblées provinciales, le Senat et l’assemblée nationale sont en même temps confisqués par le FCC par des tours des magies bien réfléchis, qui au finish ont donnés un semblant de sérieux à tous le processus. Mais qui a gagné les élections ? Tout le monde, sauf Shadary le dauphin préfabriqué de Kingakati ! En réalité, le candidat du FCC, a accepté sa défaite rapidement puis s’est noyé dans un silence abasourdissant comme si, il y était forcé. Fayulu et la bande des ses soutiens ont criées à la tricherie mais n’ont pas su mobiliser au delà des démonstrations à coup des articles payés dans les medias étranger. Mais la machine elle, était déjà lancée. Tshisekedi prête serment le 24 Janvier 2019 et devient selon ses détracteurs un pantin, un placebo, un fantôme de Kabila, qui n’aura aucune marge de manœuvre pour appliquer sa politique.

Tshisekedi Fils de son père ou simplement le fantôme de Kabila ?

La configuration dans laquelle Tshisekedi accède au pouvoir est tres compliquée. Il n’a pas de majorité aux assemblées et est quasi obligé de composer avec Kabila mais pas qu’avec lui. Derrière le nouveau président, il y a l’oncle Sam et sa liste des exigences parfois justifiés. Apres des mois des négociations entre le nouveau président et la majorité détenu par le FCC, il réussit quand même à "arracher" 35 % des ministères pour un gouvernement de coalition avec le FCC de Joseph Kabila. Un autre gouvernement carnivore et surtout pléthorique comme on en a l’habitude par ici. Mais très vite les tensions commencent à se faire sentir entre les coalisés. Le nouveau président encaisse et peut être même un peu trop. Les analystes des tous bords, parfois spécialistes en toutes les matières du monde nous parlent même d’une fin imminente d’un Tshisekedi fils, devenu par la force des choses un autre Kabila. Mais ce président, dont on nous prophétisait tant la faiblesse n’est pas si faible que ça, il sort quelques punchlines lors de ses passages dans le monde et ceci suffit pour créer des tensions entre ses nouveaux alliés, qui compte toujours indéfiniment garder le contrôle des pouvoirs. Ainsi, commencent une nouvelle guerre sous marine entre les pros dissolution de l’assemblée et ceux qui  pensent que la majorité avait pleins pouvoir pour mettre en accusation le président pour mieux l’écarter.

FT accueille la dépouille de son père. PC mediacongo.net

UNC-UDPS Frère-ennemi, des combats ensembles.

Il faut dire qu’entre l’UNC et l’UDPS les inimitiés ont toujours fait partie du normal. Parti sociaux démocrates, les partisans et dirigeant de ces deux partis se sont toujours voués irrespect et méfiance mutuels. Mais après l’accord de cascade de Nairobi, ils sont obligés de battre campagne ensemble, face aux ennemis communs de circonstance. Entre l’élection de Tshisekedi et maintenant, beaucoup des batailles ensembles ont étaient menées. Quand Vital Kamerhe a repris par exemple, la présidente de l’assemblée nationale sur sa déclaration contre le président, l’UNC et l’UDPS étaient tous bien derrière cette déclaration. A cette époque on ne s’était même pas trop posé de question s’il était normal que dans une démocratie, un directeur de cabinet d’un chef d’état remonte les bretelles à la présidente de l’une des plus grandes institutions du pays. Quand Vital Kamerhe avait empêché à l’IGF de faire son travail, on était pour la plus part dans une même éphorie, une même équipe qui défendait un pouvoir qui semblait être sous les attaques de l’ancien régime. Oly Ilunga, Lobo, Doly Makambo, Thierry Taeymans nous étions tous quasi d’accord sur le fait que la Justice redevenait indépendante et faisait désormais correctement son travail. Au delà des guerres des positionnements des politiciens au sein de cette coalition, les militants en général étaient au front, menant une même guerre contre les ennemis de l’intérieur et ceux de l’extérieur. Tous ceci continua jusqu’au fameux 8 Avril 2020 à 19 heure 30, quand le "président" bis atterrit à la prison de Makala.

On ne peut pas être correcte quand on est malhonnête.

A partir de ce moment, la trêve entre les deux vieux ennemis s’achèva. Les brigades numériques se surchauffent très rapidement, VK redevient le caméléon et l’UDPS parti des tribalistes Baluba, redevient ce qu’il était, ou plutôt ce que ses amis de l’UNC pensaient qu’il était. Les guerres de positionnement en politique sont la règle! La malhonnêteté pour moi, c’est de jouer au moralisateur quand dans le fond on prend part à toutes les guerres politiques qui souvent sont teintées d’exagération.  S’engager dans la politique et croire qu’on peut rester tous le temps objectifs, voila le dilemme des jeunes Congolais riches en followers et « naive realism ». Bizarrement pour certains, le soleil se lève à l’est est une nouvelle donne qui était longtemps gardée dans une boite, je ne parle même pas de celle de Pandore ! Depuis que VK est incarcéré, la justice est redevenu corrompu, Tshisekedi dictateur et l’UDPS parti des baluba tribaliste ! Certains ne s’en cachent même plus ! Pourtant dès le départ il y avait des évidences dans ces coalitions, Tshisekedi ne pouvait pas changer ce pays sans un peu forcer la main au FCC ! Malheureusement en politique, tordre les mains peut parfois finir par des fractures, il fallait s’y préparer. Le FCC s’est construit un bouclier légal par la tricherie, si on accepte tous à  s’y conformer, en 2023 avec un président de la CENI acquis à sa cause le FCC nous fabriquera encore des nouvaux résultats en sa faveur! On fait quoi dans ce cas ? Penser que ce pays pourra être changé qu’en respectant les règles établies par Kabila c’est la plus grosse naïveté entretenu par le FCC et soutenu par ceux qui pour exister doivent être en contradiction avec l’UDPS.


Une marche de l'UNC. PC unknown.

Mettre fin au régime Kabila

Nous sommes aujourd’hui dans un régime hybride, mis Kabila mi Tshisekedi ! Kabila contrôle quasi toutes les institutions de la république et les entreprises publiques. Ceci ne changera pas tant que le FCC aura une majorité mécanique écrasante et obéissante aux ordres du monarque de Kingakati. Tshisekedi doit être tres courageux pour oser contourner les pièges de la Kabilie. Arrêtons de nous mentir, il existe un bras de fer legitime entre Tshiekedi et kabila, le premier veut changer les choses, l’autre veut garder le contrôle de la machine. Si Tshisekedi ne se montre pas assez astucieux, on sera en 2023 avec un FCC encore majoritaire dans toutes les institutions, contrôlant l’armée, la police et nos marches n’y changeront pas grand choses. Rappelez-vous Moise Katumbi avait perdu la nationalité et le ciel n’était pas tombé. Aux fanatiques de tout bord de se calmer et de réfléchir en gardant la tête et le cou sur les épaules, tous les coups de Tshisekedi ne sont pas toujours (Mal) montés. Les communicateurs de l’UNC sont dans une contradiction permanente, si VK n’était pas en prison, ils seraient les premiers à applaudir les manœuvres du président pour diminuer le contrôle de Kabila sur la république, comme ils le firent pour les nominations à la Gécamines. La fin du régime Kabila a commencée certes avec la perte de l’imperium, mais c’est un processus que tout congolais qui veut le changement doit soutenir, même au prix de quelque contorsions aux frontières de la légalité.


Matamba Lukasu

 


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